La
question vient souvent : où puise-t-on l’énergie pour agir ?
Certes,
la conviction de pouvoir réaliser un projet classé premier est un déterminant.
Mais ce qui met en action ne tient pas à la seule volonté ; car pour
faire, on est vite conforté ou découragé par la présence ou l’absence du
matériel nécessaire. Quant au produit, il est déjà là mais il est
fragmentaire : c’est un commencement d’ouvrage qui interpelle l’ouvrier,
et qui plus est, lui propose une action complétive. Tel radiateur est là,
il faut le mettre en place car là où il est, il encombre et ne sert rien. Ce n’est pas tant qu’on ait besoin de
se chauffer que de disposer de la perceuse, des vis, des tournevis, de la pince
coupante, etc. Une fois réuni le nécessaire à agir, sa présence suffit à
pousser l’ouvrier vers son chantier.
Le
dispositif fait faire comme le mot donne sens, comme la responsabilité,
l’existence et le titre, l’homme libre.
Les
thérapies fondées sur la pratique de l’art auraient à gagner en compréhension
des ressorts spécifiques de restauration de l’être dont elles usent, à savoir ces
agents du faire, qui mobilisent tout constructeur, handicapé ou non, à son
insu. Le « ça » de la formule « ça fonctionne », « ça
marche », est un autre implicite de la raison humaine. Technique, il n’en
est pas moins aussi déterminant que l’inconscient. Sa part discrète est à
déceler sous toutes les performances, qu’elles soient maladroites et
triviales ou hautement technologiques et à rendement élevé.
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