Allongé / debout
Homo
erectus doit à homo faber l'assurance d'un plan de sol :
ainsi il n'est plus obligé de faire attention à chacun de ses pas .
Cette proposition un tantinet fictionnelle me vient de la
confrontation du chariot du « facto Thom » (homo
faber) avec l'estampe « sur le plancher sûr » (homo
erectus).
Ces
deux hommes nus sont néanmoins techniciens, chacun à leur façon :
se tenir debout est une chose avancer sur le sol en est une autre et
le plancher forme la marche déterminant une assurance, une
sécurité. La silhouette horizontale figure l'homme allongé qui
ignore le plancher bien qu'il en fasse partie : il en est même
constitué, mais en négatif. Cette négation du matériel est propre
au technicien qui se constitue de sa capacité d'outil. Des câbles
nus, sans babiole contrairement aux autres pièces de l'exposition
sous tendent le vide. Une tension et l'image dynamique de la flèche
apparaît. Bref, en potentiel signalisé, la fabrication sous tend le
« facto Thom ». À l'inverse, la figure verticale
de l'estampe est liée au plancher, gravure en creux pour une
impression en relief, elle affiche une matérialité et une présence
qui ne se sépare pas du plancher. Elle paraît d'autant moins
dématérialisée que le plancher n'est pas imprimé uniformément :
les hauteurs des lattes sont irrégulières et induisent des
variations en valeurs allant du noir au blanc. Le fait mérite d'être
développé : il souligne l'homogénéité technique introduite
dans le rapport au réel par négligence des particularités
physiques : le plancher de bois constitué en unité ignore les
variations internes de ses lattes de hauteurs inégales. Qu'importe,
de la sûreté est produite. Mais elle l'est, et nous touchons aux
limites de l'outil, par un planage inefficace, qui apporte des
problèmes supplémentaires d'entretien et de nettoyage. Ainsi la
figure s'inscrit plutôt dans le rapport à une production
préoccupant le constructeur de trouver une parade à l'inadéquation
fondamentale de ce qu'il utilise pourtant. De loin, les pieds se
perdent et le bonhomme en cause apparaît plutôt monté sur deux
échasses, des triques qui neutralisent l'irrégularité du sol.
Sur
le chariot à 12 roues, 12 formes de croix composées chacune de 4
empreintes de pochoir de teintes différentes. Une dodécachromie se
présente ainsi, gamme de tons tirée arbitrairement d'une vignette
de Pinocchio, de type Walt Disney et surprise « vache qui
rit ». Le nombre est choisi pour deux raisons principales :
il veut détrôner des critères d'harmonie un peu trop absolutistes
et oublieux de tout ce qui fait la relativité des couleurs, ensuite,
ce sont douze entrées pour douze entités techniques : Les 8
liés aux deux faces, deux axes et leur projection réciproque de
l'outil et les quatre autres, la dialectique : action et
technique ( outil et instrument), et les trois modalités de la
production, l'emprie (le pratique), le magique, le plastique. On peut
encore référer les croix (pour aller vite car ce sont 4 empreintes
qui ne se croisent pas et encadrent un vide central) aux babioles
souvent de couleurs vives liées aux matières plastiques.
Dans le cadre de l'ADAM, http://www.net1901.org/association/ASSOCIATION-POUR-LE-DEVELOPPEMENT-DE-LANTHROPOLOGIE-MEDIATIONNISTE-ADAM,2577291.html, une séance de diaporamas aura lieu le
13 novembre 2019 de 20 h à 22 h au FJT St Joseph de Préville à
Rennes. Elle aura pour objet, une présentation de l'exposition
réalisée à Bazouges la Pérouse ce dernier printemps 2019 en
hommage à Jean Gagnepain et plus spécifiquement en rapport avec
l'ergologie.
La soirée vous attend car il s'agira
pour ma part de faire valoir une production qui se veut analytique à
travers 85 pièces (si nous avons le temps) et de susciter vos
commentaires en termes de questions et/ou de réponses.
Pour préparer la rencontre, voici un
lien vers un des deux diaporamas :
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