Interférence comme interlocution
Dans l'interlocution, ―
ce qui se dit aussi bien par l'entretien (d'embauche), l'entrevue, le
dialogue
mais pas par le
bavardage, la causette,
la rencontre, le face à face, la conversation
―
un troisième être résulte de l'échange :
l'interlocuteur, situé entre les locuteurs, sic, Jacques
Laisis (cours critique de la sociolinguistique). Il n'est ni l'un ni
l'autre, il résulte de la relation. Dans l'échange de techniques
qui a lieu quotidiennement, dès lors qu'un bien est soumis au marché
de l'offre et de la demande, un constructeur (traduire par
producteur) va à la rencontre d'un exploitant (traduire par
consommateur). On ne tient compte ordinairement que de la
production du constructeur censé être le seul producteur. Pour
autant, l'exploitant n'est pas dépourvu de technique avec laquelle
il consomme le produit de l'autre. Le terme d'interprétation ne vaut
plus pour qualifier le genre d'appropriation en cause. Celui de
transaction a l'avantage de pointer une transformation résultant de
la mise en rapport de deux conjonctures vouées à la convergence et
donc au réaménagement réciproque. Le terme d'interférence ajoute
encore à cette dématérialisation du facteur déterminant :
l'interférence désigne ce qui se produit entre les produits.
Quel produit est offert
par l'exploitant au constructeur ? L'affaire des lasagnes à la
viande de bœuf contaminée à la viande de cheval nous enseigne que
l'exploitant est le constructeur dans une activité d'alimentation
qui n'est pas celle du constructeur : le fait qu'on parle de
minerais de viande pour désigner cette boule qui sera convertie en
hachis fait valoir un lexique minier applicable aussi bien à la
terre. Celui qui gère sa nourriture selon les techniques actuelles
qui assurent une alimentation apte à satisfaire pleinement un besoin
nourricier de vie, paraît ainsi autant constructeur que le
constructeur établi professionnellement.
À cet égard, Jean
Gagnepain nous fournit un modèle de compréhension qui situe la
médiation dans une anthropologie réciproque. L'échange de biens
produits met en rapport non pas seulement un constructeur et un
exploitant mais deux constructeurs et deux exploitants, deux trajets
et deux vecteurs, ceci pour déterminer l'ensemble des paramètres
relatifs finalement à deux ouvrages. Quels sont-ils dans l'exemple
du hachis frelaté ? Comment les constructeurs que sont les
bouchers-charcutiers de l'abattoir peuvent-ils être exploitants dans
l'affaire ? Ils le sont par la capacité qu'a chacun à
comprendre qu'un service rendu l'est un tant soit peu à soi-même :
le législateur est là pour le rappeler. Il suffit d'une tromperie
pour entamer le crédit de celui qui fait profession de boucherie.
Quant à l'exploitant, un consommateur averti commence à l'être par
l'intérêt qu'il commence à porter aux filières qui mettent la
viande sur le marché, de la pairie jusque sur l'étal. Le trajet que
connais le boucher-charcutier est celui d'une viande qui n'est plus
dissociable d'un prélèvement génétique à fin d'identification.
Le trajet nouveau aux yeux de l'exploitant est ce contenu suspect
sous emballage qui porte ou non des indications. Les vecteurs en
cause, trop connus:finances en baisse, temps réduit par le travail,
micro espaces impropres à la cuisine.
Proxémie :
mellifère, mammifère, profère, transfert, fructifère, préfère,
diffère.
Le passant qui déchire intervient après la venue de l'afficheur. Nous n'avons pas vu suffisamment l'entreprise de Villeglé.
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