mardi 21 mars 2023

La décriture

 La décriture serait cette approche de l’écriture qui table sur le rapport à la diversité des moyens et des dispositifs. Elle voudrait être justifiée par la pesanteur de l’effet de sens rendu obligatoire pour établir la reconnaissance de l’écriveur qui sait lire — quel bonheur — et jouer de l'écri-lyre

Le visible n’est pas le lisible et les mots-images sont offerts pour ceux qui jouent par esthétisme avec la visibilité des mots. Look at, hello ! Et pourquoi pas, bien que les deux "o" qui valent pour faire voir des yeux ou des lunettes risquent — l'image-rie — de plomber les essors de ceux qui voudraient plus que s'en divertir. S’amuser avec les arabesques du graphisme : une patiente construction. 

Quoi qu'il en soit, ne soyons pas trop pressés de leur apprendre à lire et à écrire. Et partons sur les chemins de la pédagogie de maternelle qui, sans laisser-aller, laisse faire le découvreur de possibilités liées aux dispositifs qu’il met en place. Le pouvoir faire est épatant qui permet ce qu’on n’avait pas envisagé, c’est-à-dire plus que ce à quoi ça sert.

Et pourquoi ne pas produire des graphes inutiles, prendre plaisir à se donner soi-même une consigne en marge des prescriptions éducatives officielles. Pour autant il ne s’agit pas de cantonner l’écriveur dans sa patouille et gribouille, mais de le rendre fort d’un pouvoir-faire indépendant des standards sur lequel il saura s’appuyer sans dévoyer ses projets de textes.

Chacun a sa technique et les assurances qui vont avec. On déboussole facilement l’aventurier en rabâchant le même itinéraire sur une carte où d’autres parcours sont possibles. "Bien tenir son crayon, orienter sa feuille dans le bon sens, garder sa ligne, ne pas déborder", tous ces "gardes-fous" — le mot est fort, non? —  distribués tous en même temps intoxiquent. Pour plus de modestie et d’auto-critique: peut-on, chacun de nous, faire seulement deux choses en même temps ?




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