vendredi 15 février 2013

Interférence comme interlocution


Dans l'interlocution, ce qui se dit aussi bien par l'entretien (d'embauche), l'entrevue, le dialogue mais pas par le bavardage, la causette, la rencontre, le face à face, la conversation un troisième être résulte de l'échange : l'interlocuteur, situé entre les locuteurs, sic, Jacques Laisis (cours critique de la sociolinguistique). Il n'est ni l'un ni l'autre, il résulte de la relation. Dans l'échange de techniques qui a lieu quotidiennement, dès lors qu'un bien est soumis au marché de l'offre et de la demande, un constructeur (traduire par producteur) va à la rencontre d'un exploitant (traduire par consommateur). On ne tient compte ordinairement que de la production du constructeur censé être le seul producteur. Pour autant, l'exploitant n'est pas dépourvu de technique avec laquelle il consomme le produit de l'autre. Le terme d'interprétation ne vaut plus pour qualifier le genre d'appropriation en cause. Celui de transaction a l'avantage de pointer une transformation résultant de la mise en rapport de deux conjonctures vouées à la convergence et donc au réaménagement réciproque. Le terme d'interférence ajoute encore à cette dématérialisation du facteur déterminant : l'interférence désigne ce qui se produit entre les produits.
Quel produit est offert par l'exploitant au constructeur ? L'affaire des lasagnes à la viande de bœuf contaminée à la viande de cheval nous enseigne que l'exploitant est le constructeur dans une activité d'alimentation qui n'est pas celle du constructeur : le fait qu'on parle de minerais de viande pour désigner cette boule qui sera convertie en hachis fait valoir un lexique minier applicable aussi bien à la terre. Celui qui gère sa nourriture selon les techniques actuelles qui assurent une alimentation apte à satisfaire pleinement un besoin nourricier de vie, paraît ainsi autant constructeur que le constructeur établi professionnellement.
À cet égard, Jean Gagnepain nous fournit un modèle de compréhension qui situe la médiation dans une anthropologie réciproque. L'échange de biens produits met en rapport non pas seulement un constructeur et un exploitant mais deux constructeurs et deux exploitants, deux trajets et deux vecteurs, ceci pour déterminer l'ensemble des paramètres relatifs finalement à deux ouvrages. Quels sont-ils dans l'exemple du hachis frelaté ? Comment les constructeurs que sont les bouchers-charcutiers de l'abattoir peuvent-ils être exploitants dans l'affaire ? Ils le sont par la capacité qu'a chacun à comprendre qu'un service rendu l'est un tant soit peu à soi-même : le législateur est là pour le rappeler. Il suffit d'une tromperie pour entamer le crédit de celui qui fait profession de boucherie. Quant à l'exploitant, un consommateur averti commence à l'être par l'intérêt qu'il commence à porter aux filières qui mettent la viande sur le marché, de la pairie jusque sur l'étal. Le trajet que connais le boucher-charcutier est celui d'une viande qui n'est plus dissociable d'un prélèvement génétique à fin d'identification. Le trajet nouveau aux yeux de l'exploitant est ce contenu suspect sous emballage qui porte ou non des indications. Les vecteurs en cause, trop connus:finances en baisse, temps réduit par le travail, micro espaces impropres à la cuisine.

Proxémie : mellifère, mammifère, profère, transfert, fructifère, préfère, diffère.


 Le passant qui déchire intervient après la venue de l'afficheur. Nous n'avons pas vu suffisamment l'entreprise de Villeglé.

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