Il paraît gigantesque, ce n’est qu’un abreuvoir pour moutons. Le fait de le nommer ainsi me fait voir...
Notamment les arbres perdus dans ce désert aqueux et aérien: arbres à voir...
La surface de l’eau est réfléchissante: et le ciel s’y inverse. Ce n’est plus le nom qui me fait voir...
À vrai dire, je me suis accroupi pour prendre la photo ; j’ai ainsi voulu mettre le ciel en continuité avec l’eau, le temps d’un instant et le temps d’un jour plutôt gris...
Les arbres semblent émerger ou s’engloutir, c’est selon. émerger, si mon oeil part du point de fuite ; s’engloutir si je fais le chemin inverse...
Une ligne ambigüe est là, ligne d’horizon et rebord de l’abreuvoir. La chose contient ce que j’y regarde et c’est infini...
Mais l’abreuvoir fait rétention ; il capitalise une ressource vitale, il assure l’avenir du troupeau et de son gardien. Il contient du futur...
Nous vivons dans un environnement, nous vivons par notre environnement...
Les choses ouvragées proposent des modes d’emploi pour le berger et pour moi qui regarde par la photo ce plan d’eau...
Jérôme Gibson parle d’affordance, la médiation ergologique plus relativiste introduit le concept de formalisation incorporée. C’est que l’analyse technique implicite est fonction de l’activité technique en cours et du constructeur qui la promeut en la regardant par ses techniques et ses visées, pratique, magique, plastique.
07-11-25

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire