mercredi 13 décembre 2017

Du temps pour les réponses à faire

Du temps pour les réponses

À rebours de la perspective du doute systématique propre à la science et consistant à toujours se poser des questions, cette ergologie médiationniste pose des réponses.
Pourquoi est-il légitime de finaliser ainsi la recherche et de se limiter dans une perspective qui se ferme au risque de l'enfermement ? Vouloir aller au fait de la réponse n'est pas de l'impatience : lorsque la question est mûrement posée, c'est à dire avec les garanties de la réflexion logique, il faut s'interdire de la remettre en cause jusqu'à ce que la réponse soit trouvée. Principe simple pourtant battu en brèche non seulement par la prise en compte de se qui se passe ailleurs qui vient perturber le cours normal de la recherche, mais surtout par l'irrépressible besoin de reconnaissance qui oblige à répondre à tout.
La limitation nécessaire et sereine consiste à développer l'expérimentation qui permettra ou non de valider la question. Que celle-ci soit mal posée, qu'une autre formulation se présente ne peut bouleverser constamment le programme test. Les chercheurs qui ont en charge de valider ou non leurs hypothèses ne sont pas ceux qui les écoutent et dont l'activité n'est pas scientifique mais technique et pratique. Il ne s'agit pas, du point de vue de ces praticiens attentifs aux avancées de la science, de tenir pour des vérités absolues les catégories nouvellement avancées mais de mettre en place des expérimentations qui ne se payent pas de mots fussent-ils logiques mais qui ont le souci des faits. L'ergologue a sa raison qui s'auto-limite à la rationalité grammaticale et rhétorique du langage ; l'ergotrope est en droit de rechercher une production qui rejoindrait ou non l'analyse et ses entités que la logique du langage a dégagées.
Parler de ce qui se fait par défiance vis à vis de la rationalisation rhétorique, ce n'est pas faire pour montrer ce qui se fait. Certes, les mots viendront mais en leur temps. Et donc, il s'agit de taire provisoirement les commentaires.



Maintenant que la méthode est précisée, il y a à qualifier ce qui intervient quand il se passe quelque chose . Et à ce moment là on peut facilement retomber dans l'impasse du langage : se payer de mots, et accréditer rapidement la nomination d'un fait.
Si je dis que ce qui inspire mon choix de telle babiole c'est le principe du tube et qu'en conséquence j'aligne une cheville avec un tube de colle, une gaine d'électricité, une chaussure, un moule ramequin d'entremet, un bigoudi, une poignée de cafetière, un étui de brosse à dent, un tube de comprimés, un briquet à gaz, une buse d'extrusion, une cartouche de fusil, est-ce que je chosifie les faits en refusant de les désigner ? Autrement dit à quel titre ce qui a lieu a le statut de fait ? Le tube est-il présent par la cheville, cette cheville là, en plastique, qui ménage un canal interne à la différence d'une cheville pleine, en bois qui intervient dans l'assemblage de menuiserie ? La place, techniquement aménagée pour l'enfoncement de la vis, suffit-elle pour valider le substantif de tube ?
Un constructeur attentif à la compression nécessaire et suffisante de la vis introduite dans la cheville une fois en place ne manquera pas de pointer la lisséité de la surface externe de cette cheville qui risque de ressortir du trou, autre tube, pratiqué dans la paroi. Ce n'est pas le tube qui fait l'objet de son intérêt mais le matériau manquant qui par des ergots retiendraient à coup sûr la cheville. Le défaut d'élaboration ressort (avant même la cheville) plus que le tube. Mais cette attention détournée ne remet pas fondamentalement en cause la réalité du tube indépendant de la rugosité.
On remarque lors de la mise en place des babioles que la pince glisse sur le câble faisant un tube de l'espace entre ses mâchoires. Cette réalité est autant présente que l'enfilage de la cheville sur le câble. Pourquoi parler de tube plutôt que d'anneau ? Quel enjeu est en cause ? Le dictionnaire est-il une aide ? Anneau : cercle fait de métal ou de matière dure servant à attacher. La clé est donnée en exemple ; Tube : tuyau par où l'air, les fluides et les liquides, etc., peuvent avoir une issue (donc tuyau : petit canal de fer, de plomb, de bois, de terre cuite, etc.). Conclusion : une définition par l'apparence (cercle) et l'usage (attache) est opposée à une dénomination synonyme de tube: petit canal. La petitesse s'apprécie relativement.
On voit que le critère n'est pas établi et oscille entre la représentation et l'usage. Il n'est pas fait état de l'utilisation au sens technique du terme et l'usage prévaut, comme en ce qui concerne la clé donnée en exemple dont on se sert pour accrocher par l'anneau ou tourner dans la serrure.
Autrement dit, c'est la relativité des analyse qui émerge qui fait de telle babiole tel ou tel ustensile, tel ou tel appareil. La cartouche, est bien un tube lorsque le constructeur y fait couler la poudre et les plombs, mais prise en tube fermé ou à fermer, cela fait un réservoir.

On ne peut s'en sortir qu'en mettant en avant l'analyse que constitue la prise en lien avec la chose ouvragée ou non qui est prise. Et donc telle babiole peut sans problème se présenter comme matériau, engin, tâche ou machine. C'est ainsi qu'on peut dé-chosifier l'analyse.

Aucun commentaire: