lundi 17 avril 2017

Matière, énergie, lumière par quantités techniques


Comment dispose-t-on de la matière, de l'énergie et de la lumière?


On pourrait croire que ce sont les actions qui déterminent les quantités et les qualités nécessaires: s'il y a un trou à combler dans le jardin, la quantité nécessaire de terre est fonction de la grandeur du creux. Le terrassier est cependant vite confronté aux moyens de transport, d'abord pour extraire le volume suffisant du tas où la terre lui est offerte en quantité dépassant largement ses besoins, puis pour déplacer la quantité jusqu'à l'endroit du chantier. La mesure du vide à combler dépend d'une métrologie pas toujours mise à disposition. D'une façon générale, on fait avec le trop ou le pas assez, et les limitations qualitative et quantitatives nous mettent dans l'embarras.
Quantitativement, quoi qu'on entreprenne, se pose aussitôt la question de gérer l'adéquation entre l'unité techniquement disponible et la quantité à produire par la mise en action de cette unité. Il est ainsi évident que le récipient destiné à contenir le contenu d'un autre récipient verseur apparaît soit trop petit, soit suffisamment grand ou trop grand. Ce débit de la quantité n'est pas sans déterminer les visées des constructeurs que nous sommes. Le bois se débite en planches, en rondins ou en bastings, etc. et nous mettons précisément ces quantités en rapport avec les espaces de transport, dont nous disposons précisément (camions), de passage (portes, routes d'accès), de taille (couteaux, scies, tronçonneuses, etc.) chaque fois des restrictions se présentent mais aussi des possibilités nouvelles. La covariance1 apporte des solutions imprévues aux problèmes à gérer.
Si l'on envisage le rapport mécanique à l'énergie, celle-ci se débite pareillement en quantités préfabriquées. Dans le tir à l'arc, l'énergie est répartie entre un bras de rétention dont le constructeur attend qu'il réalise la fixité et la résistance et un bras d'extension faisant appel à une force minimale. Dès que cette force s'exerce et que cesse la retenue, un jet de flèche a lieu, qu'il soit ou non suffisant. Deux mouvements de traction et de rétention: l'unité technique de moyen ignore la répartition de ces mouvements qu'elle contracte en un.

Quant à la lumière, on serait encore plus tenté de la croire disponible en quantités indéterminées. Nous savons pourtant que nous la traitons par quantités limitées de temps (sur la plage et dans la cabine aux UV) et d'espace (lunettes de soleil, baies, parasols) et ce faisant nous lui attribuons un pouvoir de nocivité, sans parler du laser qui intensifie les émissions par doses mesurées donc augmentées ou diminuées par paliers.

1
Covariance : par analogie avec la concaténation des phonèmes, désigne la complémentarité disponible entre les engins.

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